La pratique d’une divinité

Pratiques spirituelles

La pratique d’une divinité est un moyen essentiel dans le bouddhisme tibétain, où chaque étape est guidée par la juste motivation. À travers des méthodes précises et le choix d’une divinité, cette pratique permet de cultiver les qualités des êtres éveillés, de bénéficier de leurs bienfaits, ainsi que de leur protection.

LA MOTIVATION JUSTE

Avant de s’engager dans une pratique, il est fondamental de développer la motivation juste : le souhait sincère de libérer tous les êtres de la souffrance et de les établir dans l’état de Bouddha. Pratiquer en recherchant uniquement un bonheur personnel n’est pas en accord avec l’enseignement du grand véhicule et ne peut pas conduire à l’éveil parfait d’un Bouddha.
Le cœur de la voie bouddhiste est l’intention de faire le bien des êtres. Pour cela, il est crucial de se détourner des pensées malveillantes et néfastes, et de cultiver des pensées bienveillantes. L’esprit, étant le moteur de toutes nos actions, si nos pensées sont bienveillantes, nos actes du corps et de la parole suivront naturellement dans la même direction.

LES MÉTHODES

Les pratiques des divinités font partie du Vajrayana (Véhicule du Diamant en sanskrit), une voie rapide vers l’éveil au moyen des tantras et des mantras. Selon la vision des tantras, l’esprit est fondamentalement pur ; l’état d’être ordinaire n’est que la non-réalisation de cette pureté. Ainsi, dans la pratique des tantras, on ne se perçoit pas sous son aspect ordinaire, mais on se visualise en tant que divinité. C’est un moyen habile et puissant qui permet à l’esprit de réaliser plus rapidement sa véritable nature de Bouddha, présente depuis des temps immémoriaux.
En se visualisant comme la divinité éveillée, on récite son mantra. La récitation du mantra purifie la parole impure (imprégnée d’ignorance) par la parole pure (imprégnée de la compréhension de la vérité ultime). En pratiquant corps, parole et esprit dans leur aspect pur, on ne cherche pas à devenir la divinité, mais à réaliser que nous n’en avons jamais été séparés.
Le terme qui définit la pratique de divinité est « yidam » (lier son esprit, en tibétain). Selon la divinité que l’on choisit de pratiquer, on se lie à elle par l’esprit jusqu’à l’atteinte de l’éveil parfait d’un Bouddha. Une pratique de divinité, si elle est faite avec dévotion et une motivation juste, accomplira tous les bienfaits, purifie tout karma et exauce tous les souhaits.

COMMENT PRATIQUER UNE DIVINITÉ ?

Pour pratiquer une divinité, il est indispensable de suivre un maître spirituel. Ce dernier nous transmet les instructions et le wang, l’initiation à travers laquelle on reçoit le pouvoir de réaliser la divinité. Il est essentiel de visualiser notre maître sous la forme de la divinité, car la plus grande erreur serait de voir la divinité comme dissociée de notre maître.
Entre la divinité et le maître, le maître est le plus important. C’est lui qui nous fait réaliser l’indissociabilité de notre esprit avec son esprit et celui de la divinité.

COMMENT CHOISIR UNE DIVINITÉ ?

Quelle que soit la divinité que l’on pratique, lorsque l’on réalise l’essence d’une divinité, on réalise simultanément l’essence de toutes les divinités. Réaliser une divinité signifie que dans notre esprit se révèlent les qualités fondamentales de sagesse et de compassion. Les divinités sont comme les facettes d’un même diamant, chaque divinité véhiculant la parfaite réalisation de l’éveil. La multitude des divinités fait écho à la multitude des êtres, prenant différents aspects pour conduire chacun à la bouddhéité.
En fonction des connexions et des souhaits des vies passées, il est possible d’avoir une attirance ou une dévotion naturelle envers une divinité en particulier. Dans ce cas, on pratiquera cette divinité. Notre maître spirituel peut également nous orienter vers la divinité à pratiquer. Comprenant que chaque divinité véhicule le même potentiel d’éveil, il est préférable de se consacrer à une divinité tout au long de sa vie plutôt que d’en pratiquer plusieurs simultanément.

LES BIENFAITS

Au fil de notre pratique, des accomplissements peuvent se manifester. Le plus élevé des accomplissements est lorsque la divinité se manifeste réellement ; l’accomplissement de niveau intermédiaire se produit lorsque la divinité se manifeste comme un mirage ; et le moins élevé des accomplissements est lorsque l’on rêve de la divinité.
Si l’on pratique correctement et que l’on suit véritablement les instructions de notre maître, la bénédiction de la divinité se transfère dans notre courant d’être. Ainsi, notre esprit devient plus léger, notre caractère plus souple, notre compassion plus grande. Si, malgré notre pratique, notre caractère ne s’améliore pas et que nous avons toujours autant, voire plus, d’émotions négatives, cela indique que notre pratique n’est pas correcte, et il est essentiel de redemander des instructions à notre maître.

LA PRATIQUE DE GURU-RINPOCHE

Bien que toutes les divinités possèdent la même essence et donc la même réalisation, Guru Rinpoché a prophétisé qu’aux temps dégénérés, sa pratique serait la plus puissante. Pratiquer Guru Rinpoché en tant que yidam signifie s’habituer à unir son esprit à lui, tout en comprenant qu’il n’est pas séparé de notre maître. En dehors des pratiques formelles, il est recommandé de réciter son mantra le plus souvent possible.
À la moindre peur ou émotion, on le prie, demandant sa protection et ses bénédictions. Si l’on développe l’habitude de le prier tout au long de notre vie, cela se poursuivra également au moment de la mort. Ainsi, notre esprit s’unira naturellement au yidam et au maître, et sans aucun doute, nous serons libérés du cycle des renaissances.

La prise de refuge

Prendre des voeux de refuge implique un engagement profond de ne plus nuire aux êtres et d’accomplir continuellement leur bienfait.

Livres essentiels

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Le maître spirituel

Le rôle du maître spirituel dans le Vajrayana est d’une importance capitale; mais il est essentiel de bien comprendre la nature de ce lien.

Refuge et vegetarisme

Comment s’articulent la prise de refuge et le végétarisme lorsque l’on décide de s’engager sur la voie Bouddhiste ?

Compassion et végétarisme

Dans le bouddhisme tibétain, le végétarisme est une question de compassion et de conscience profonde de la souffrance des êtres sensibles.

Les samaya

Le vajrayana, comme le hinayana et le mahayana, implique des vœux : les samaya, des engagements sacrés liés principalement aux initiations.

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