Pratiquer le Bouddhisme

Le sens de la pratique des divinités dans le bouddhisme tibétain Vajrayana est un moyen habile d’intégrer, en soi, les qualités éveillées de la divinité, en cultivant une transformation spirituelle profonde par la méditation, la récitation et la reliance au maître.

Moyen habile du vajrayana

Dans le bouddhisme tibétain, une divinité est toujours associée à un rituel spécifique. Le rituel guide le pratiquant et l’aide à se relier à sa véritable nature, qui transcende toute dualité. Au départ, ces moyens sont nécessairement conceptuels et dualistes, car, en tant qu’êtres ordinaires, ils reflètent la réalité que nous expérimentons. Les caractéristiques de la divinité – sa forme, ses ornements, son mantra, et son activité – ne sont pas ordinaires. Chacune de ces manifestations est un moyen pour le pratiquant de se relier à la pureté de son esprit et des phénomènes, révélant ainsi une perspective plus vaste et lumineuse de sa propre nature.

Selon le statut de chacun, les rituels complexes sont généralement réservés aux lamas et aux moines, tandis que les laïcs peuvent pratiquer en récitant des prières ou mantras, trouvant ainsi des moyens adaptés pour entrer en relation avec une divinité.

Les Trois méthodes

Dans toute activité du Dharma, et particulièrement dans la pratique d’un rituel, les trois méthodes sont essentielles pour garantir que la pratique s’inscrive dans une intention pure et bénéfique. Sans cette orientation – d’abord générer une motivation altruiste, puis pratiquer avec sincérité, et enfin dédier les mérites pour le bien de tous – on risque de réduire la pratique à une recherche de gains personnels. Or, ces rituels sont des moyens sacrés, visant l’éveil et le pouvoir d’aider véritablement les êtres.

Sans la guidance d’un maître, on peut facilement mal comprendre ou détourner ces moyens puissants, les utilisant pour des fins égoïstes. Comme posséder un outil sans savoir s’en servir, cela empêche d’obtenir les accomplissements spirituels qu’ils offrent. Le rôle du maître est de rappeler ces principes pour que chaque pratique, guidée par l’esprit d’éveil, nous rapproche véritablement de l’éveil et du bienfait de tous les êtres.

Selon le statut de chacun, les rituels complexes sont généralement réservés aux lamas et aux moines, tandis que les laïcs peuvent pratiquer en récitant des prières ou mantras, trouvant ainsi des moyens adaptés pour entrer en relation avec une divinité.

Purification et accumulation

Deux méthodes essentielles opèrent à travers les moyens du Vajrayana : la purification du karma négatif, qui nous emprisonne dans l’obscurité des émotions perturbatrices et constitue un obstacle à notre progression, et l’accumulation de karma positif, qui amène des conditions favorables indispensables à notre avancement sur le chemin spirituel.

Ces deux aspects – purification et accumulation – s’accomplissent par divers moyens : les offrandes matérielles (eau, lumière, nourriture, fleurs, encens) ainsi que les prosternations, la récitation de prières et de mantras, la génération de l’esprit d’éveil, les visualisations, et les offrandes mentales. La puissance de ces moyens repose sur la foi ou la confiance du pratiquant envers leur efficacité.

Une facette du même éveil

Il existe de nombreuses divinités dans le bouddhisme tibétain, car les êtres sont aussi différents. Bien que ces divinités soient multiples, elles  partagent toutes la même essence, offrant différentes facettes d’un même diamant. Chaque divinité agit comme une porte d’entrée vers l’éveil, adaptée aux besoins de chaque pratiquant. Il ne s’agit pas de devoir en pratiquer plusieurs pour atteindre l’éveil, mais de reconnaître que chaque divinité, selon la résonance de l’individu, conduit à la même réalisation ultime.

Une méditation-récitation

En Occident, nous associons souvent la méditation à un état de calme de l’esprit. Ce calme, bien qu’utile dans un premier temps, pourrait être comparé à la prise d’un médicament : il apaise temporairement l’esprit mais ne permet pas d’atteindre la libération.

Dans le bouddhisme tibétain, l’approche de la méditation est différente. Elle mobilise des moyens qui obligent le pratiquant à s’engager activement avec ses trois portes (corps, parole et esprit). La transformation de l’esprit ordinaire en esprit de sagesse ne peut se réaliser qu’à travers la purification de nos empreintes négatives et l’accumulation de vertus positives. En purifiant nos voiles et en accumulant des qualités, nous goûtons à un véritable apaisement, et les qualités authentiques de l’esprit se révèlent.

Nous sommes souvent attirés par les formes les plus élevées de méditation, celles qui visent à percevoir directement la nature de l’esprit. Cependant, cette méditation n’est véritablement accessible que si nous nous sommes d’abord engagés dans des pratiques de purification et d’accumulation de mérite. C’est un peu comme espérer voir son reflet dans un miroir recouvert d’une épaisse couche de poussière !

Le maître, essence de la divinité

Dans le Vajrayana, la pratique des divinités est indissociable de la relation avec le maître spirituel. Celui-ci est considéré comme l’essence des trois joyaux (Bouddha, Dharma, Sangha) et des trois racines (Lama, Yidam, Khandro). Chaque divinité n’est qu’une manifestation du maître spirituel, un moyen de se relier à lui à travers les attributs et les moyens propres à cette forme. Bien que la divinité incarne des qualités spécifiques, elle prend véritablement vie grâce à la dévotion portée au maître, car c’est lui qui transmet, à travers le loung (transmission des mots), l’initiation et les enseignements, les instructions nécessaires pour en réaliser l’essence. Sans le maître, la pratique des divinités est impossible ; il est la clé qui ouvre l’accès à l’essence de la divinité, menant ainsi à la libération ultime.

Le rôle du maître spirituel est donc primordial dans le bouddhisme tibétain. Entre le maître et la divinité, c’est le maître qui prime, car lui seul a le pouvoir de nous guider vers la réalisation de notre véritable nature, que représente la divinité. Ainsi, réciter le mantra ou la prière d’une divinité sans être relié à un maître ne permet pas de bénéficier du pouvoir qu’ils véhiculent.

L’importance du maître

Lorsque les pratiquants se réunissent pour pratiquer, la présence d’un maître revêt une importance particulière. En effet, sa simple présence transforme l’environnement et intensifie l’impact de la pratique. Il est comme un lieu sacré en soi, où sa compassion et sa sagesse rayonnent directement sur les pratiquants. Lorsque le maître est présent, non seulement nous bénéficions de sa guidance, mais aussi de la force immédiate de sa compassion, qui pénètre plus profondément dans le cœur et l’esprit des pratiquants. La pratique, dans ces conditions, devient plus puissante, plus rapide dans ses effets, car l’énergie du maître imprègne l’ensemble du rituel. En son absence, bien que la pratique demeure bénéfique, elle ne bénéficie pas de cette même intensité et rapidité de transformation.

L’importance du lieux

Un autre aspect essentiel est celui de pratiquer dans un lieu sacré. Le lieu où l’on pratique n’est pas anodin, en particulier tant que l’on n’a pas atteint un niveau avancé de pratique. Un lieu sacré, chargé de l’esprit de sagesse d’un maître, qu’il soit présent ou passé, est un endroit où les supports sacrés, les pratiques et les offrandes réalisées en ce lieu renforcent la puissance de la pratique. Ces éléments facilitent la pacification de l’esprit et l’élévation de la motivation pure. Cela rappelle le sens profond d’un pèlerinage vers des lieux sacrés, où l’énergie spirituelle du lieu soutient et accélère la transformation intérieure.

L’importance du groupe

Lorsque les pratiquants se réunissent pour accomplir un rituel, cela génère une force collective, car chacun unit la puissance de sa dévotion et de ses souhaits. La force de cette pratique est comparable à l’idée de réaliser une tâche seul, puis avec 10, 15 ou même 100 personnes : l’énergie déployée est totalement différente. Mais cette force ne dépend pas uniquement du nombre de personnes présentes ; elle repose également sur la qualité des liens entre les pratiquants. Ces liens, appelés samaya en sanskrit, doivent être purs et sincères. Un groupe dans lequel les pratiquants entretiennent des relations harmonieuses, où il n’y a pas de rancune ni de malentendu, génère une énergie bien plus puissante. Cette pureté des liens, non seulement entre les pratiquants eux-mêmes mais aussi entre les pratiquants et le maître spirituel, donne à la pratique toute sa puissance. Un groupe de 200 personnes, si ses membres sont en conflit ou portent des rancunes, ne pourra pas générer la même force qu’un groupe plus petit, mais uni dans l’esprit et la dévotion.

Dakini de Sagesse : Yéshé Tsogyal

La Dakini de sagesse, Yeshe Tsogyal, est une figure majeure du bouddhisme, incarnant l’essence de la compassion et la sagesse primordiale.

Bouddha de la Libération : Dreulma (Tara)

Dreulma (Tara), Bouddha de la libération, est une divinité féminine vénérée dans le bouddhisme, particulièrement dans le Vajrayana.

Bouddha Protecteur : Kesar

Le Bouddha protecteur, Kesar de Ling, est vénéré dans la tradition tibétaine comme une émanation puissante de Guru Rinpoche (Padmasambhava).

LES PROTECTEURS DU DHARMA

Les protecteurs du Dharma occupent une place centrale, incarnant, dans le domaine de la forme, l’activité puissante de l’éveil.

Dakini Protectrice : Sangdongma

Sangdongma, la dakini protectrice à tête de lionne (Simhamukha en sanskrit), est une puissante déité courroucée du bouddhisme tibétain.

Le Second Bouddha : Guru Rinpoche

Guru Rinpoché (Padmasambhava) est une figure centrale dans le bouddhisme tibétain, souvent vénéré comme le second Bouddha.

Bouddha de la Compassion : Tchenrezi

Tchenrezi (Avalokiteshvara), en tibétain, signifie “Grande Compassion ». Il est la personnification de la compassion infinie des Bouddhas

Bouddha de la Médecine : Orgyen Menlha

Orgyen Menlha, Bouddha de Médecine, manifeste l’énergie de guérison pure, pour éliminer les souffrances des êtres sensibles.

Bouddha de la Richesse : Orgyen Norlha

La pratique d’Orgyen Norla, divinité de la richesse, est associée à l’activité d’accroissement dans le bouddhisme tibétain.

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