centre dirigé par Do Khyensté Rinpoché
Dans le bouddhisme tibétain, le végétarisme est avant tout une question de compassion et de conscience profonde de la souffrance des êtres sensibles, y compris des animaux.
Bien que le végétarisme ne soit pas une obligation stricte dans la tradition tibétaine, il est perçu comme un moyen puissant de cultiver la compassion et de réduire la souffrance dans le monde.

LA COMPASSION COMME MOTEUR DU VÉGÉTARISME

L’une des valeurs centrales du bouddhisme est la reconnaissance que tous les êtres sensibles souhaitent éviter la souffrance et cherchent le bonheur, tout comme les humains. Par conséquent, un pratiquant bouddhiste développe progressivement une conscience de l’interconnexion entre tous les êtres et un respect pour la vie sous toutes ses formes. Manger de la viande implique souvent d’être indirectement responsable de la mort d’un animal, ce qui va à l’encontre de ce principe fondamental de compassion.
La tradition tibétaine, particulièrement dans les textes du Mahayana, insiste sur l’importance de la bodhicitta, le désir de libérer tous les êtres sensibles de la souffrance. Être conscient de la souffrance des animaux et choisir d’éviter leur consommation est perçu comme une manifestation directe de cette bodhicitta.

UNE RESPONSABILITÉ PLUTÔT QU’UNE OBLIGATION

Il est important de souligner que dans le bouddhisme tibétain, le végétarisme n’est pas une règle rigide. Certains maîtres tibétains, y compris dans le passé, ont consommé de la viande en raison des conditions difficiles du Tibet, un environnement où les végétaux étaient rares. Cependant, même dans ces circonstances, les bouddhistes sont encouragés à ne jamais tuer eux-mêmes des animaux et à développer la conscience de la vie animale comme étant précieuse. Un pratiquant bouddhiste qui mange de la viande ou du poisson (en tibétain on parle de chair animal) doit être particulièrement vigilant à l’origine de cette viande, afin d’éviter d’encourager des pratiques d’abattage cruelles.
D’ailleurs, dans les enseignements de nombreux maîtres contemporains, il est conseillé d’éviter autant que possible de manger de la viande ou du poisson, surtout celle des petits animaux. L’idée est que, bien qu’ils soient petits, ils possèdent une vie et une conscience, et leur souffrance, tout comme celle des grands animaux, compte. C’est une étape vers la réduction de la souffrance dans le monde.

LES BIENFAITS DU VÉGÉTARISME DANS LA PRATIQUE SPIRITUELLE

Le choix d’adopter une alimentation végétarienne peut avoir plusieurs bienfaits d’un point de vue bouddhiste :
1. Développer la compassion : Refuser de consommer de la viande est une pratique directe de la compassion. En prenant conscience de la souffrance des animaux, on renforce sa propre capacité à ressentir de la bienveillance pour tous les êtres sensibles. Cela aligne la pratique quotidienne avec les enseignements bouddhistes, en particulier la bodhicitta.
2. Accumuler du mérite : Dans le bouddhisme, éviter de causer du tort à autrui permet d’accumuler du mérite, qui est perçu comme une énergie positive aidant à progresser sur la voie spirituelle. Le fait d’épargner la vie d’animaux en choisissant une alimentation végétarienne est considéré comme une action vertueuse.
3. Cultiver la non-violence : Être végétarien aide à pratiquer la non-violence, non seulement envers les humains, mais envers tous les êtres sensibles. Ce principe est fondamental pour la progression spirituelle dans le bouddhisme, car il permet de pacifier l’esprit et de créer un environnement harmonieux.
4. Purification de l’esprit : Dans certains textes bouddhistes, il est dit que la consommation de viande peut avoir un impact négatif sur l’esprit, en contribuant à des émotions perturbatrices telles que la colère ou l’agitation. Le végétarisme est ainsi perçu comme un moyen de purifier l’esprit et d’encourager une pratique plus stable et paisible.

LE VÉGÉTARISME SELON LES MAÎTRES TIBÉTAINS

Certains grands maîtres tibétains modernes, tels que le 14ème Dalaï-Lama et le Karmapa Ogyen Trinley Dorje, ont encouragé le végétarisme parmi leurs disciples. Le Dalaï-Lama lui-même a tenté de devenir végétarien et mange aujourd’hui très peu de viande, tandis que le Karmapa a adopté un régime entièrement végétarien. Ces maîtres insistent sur le fait que la compassion pour les animaux fait partie intégrante de la voie bouddhiste.
Le Dalaï-Lama, par exemple, a déclaré que bien que le végétarisme ne soit pas une obligation dans le bouddhisme tibétain, il est néanmoins une pratique louable, surtout à une époque où les alternatives végétales sont facilement disponibles. Pour le Karmapa, la pratique du végétarisme est directement liée à la protection de la vie et à la lutte contre les souffrances infligées aux animaux dans les systèmes modernes d’abattage industriel.
Le végétarisme, dans le bouddhisme tibétain, n’est donc pas une simple règle alimentaire, mais une expression de la compassion et du respect pour la vie sous toutes ses formes. Bien que les pratiquants ne soient pas obligés d’être végétariens, il est encouragé de minimiser autant que possible la consommation de viande, de ne pas tuer directement, et de faire des choix alimentaires basés sur une conscience accrue de la souffrance des animaux. Adopter un régime végétarien est ainsi perçu comme une manière de cultiver la compassion, d’accumuler du mérite, et d’aligner la vie quotidienne avec les principes fondamentaux du Dharma.

Découvrir le Bouddhisme

Découvrir le Bouddhisme, c’est se relier à une voie spirituelle millénaire, dont la transmission a été préservée jusqu’à nos jours.

Pratiquer le Bouddhisme

La pratique, par l’expérience intérieure, nous donne les moyens d’assimiler en profondeur les enseignements et d’en recevoir les bienfaits.

Surmonter ses épreuves

Le Bouddhisme amène à la transformation et pacification de notre esprit. Ainsi nous pouvons vivre les épreuves sans trop de souffrance.

Développer ses qualités intérieures

Le Bouddha a enseigné que chaque être possède les qualités intérieures fondamentales de compassion et de sagesse.

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